Un risque sur l'infrastructure électrique en Amérique du Nord à cause de l'IA

Un risque sur l'infrastructure électrique en Amérique du Nord à cause de l'IA

Le North American Electric Reliability Corporation (NERC) est un groupement de régulateurs énergétiques. Dans son rapport global, le NERC pointe du doigt la croissance "folle" de l'IA et donc des besoins énergétiques pour les datacenters, sans compter les nouveaux projets qui vont peser sur le réseau électronique (= la power grid). La pression sera constance et croissante dans les 10 ans à venir.

Le NERC pointe du doigt la fermeture de centrales électriques, un manque de production, une demande toujours croissance et un risque réel sur les tarifs pour les services publics et donc la population.

Pour le NERC, les défis à relever sont immenses :

  • Fermeture des centrales : Les arrêts accélérés de centrales au charbon, au gaz naturel et de certains sites nucléaires diminuent les capacités de production.
  • Réseau vieillissant : Le réseau électrique nord-américain n'est pas toujours adapté à l'augmentation rapide de la demande, augmentant les risques de pénuries.
  • Projection 2025-2034 : Une baisse des réserves énergétiques est prévue, avec des pénuries possibles dès 2025, touchant d'abord le centre-est des États-Unis, puis s'étendant vers l'ouest d'ici 2029-2031. Le Canada est également concerné à court terme.

Le rapport LTRA 2024 précise que la forte demande vient de la cryptomonnaie, de l'IA et donc de la multiplication des datacenters géants. La demande supplémentaire en énergie est forte : + 132 GW pour l'été 2024 et +80 GW pour cet hiver.

Le rapport pointe que les régions de l'Amérique du Nord risquent des pénuries et des tensions sur la production à cause de l'état du réseau mais aussi par une production soit en baisse soit inadaptée.

« L’arrêt accéléré des centrales au charbon, au gaz naturel et de sites nucléaires existants peut avoir un effet négatif profond sur l’adéquation des ressources et la fiabilité du système de production d’électricité au cours des dix prochaines années », a déclaré la NERC.

Ce qui est inquiétant, c'est une projection de la pénurie énergétique, du moins d'une baisse significative des "réserves de production" entre 2025 et 2034. Plusieurs Etats américains seront rapidement concernés (centre est du pays) mais peu à peu, les risques vont s'étendre vers 2029-31 vers l'Ouest américain. Le Canada est concerné à court terme.

L'explosion de l'IA accélère les investissements et les nouveaux projets notamment dans le nucléaire : parc existant (relance de réacteurs) ou encore sur des projets innovants tels que le SMR.

Cet été, Bank of America alertait sur l'augmentation de la demande. L'institution américaine estimait qu'il faudrait ajouter de 18 à 28 GW de capacité de production dès 2026. L'agence de l'énergie américaine estimait en 2023 une production de 4 100 terawatts / heure.

Pour ajouter 18 gigawatts sur le réseau, il faudra quasiment 10 EPR équivalent à celui de Flamenville en pleine capacité (env. 1 600 megawatts).

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