Les géants de la tech misent sur le nucléaire pour les datacenters : vive le SMR
Nous en parlions il y a quelques semaines avec Microsoft qui avait signé un accord pour relancer un réacteur de Three Mile Island pour alimenter en énergie des datacenters.
Ce n'est qu'une partie des investissements qui sont en train d'être réalisés par plusieurs géants technologiques dans le domaine nucléaire. Google a annoncé un accord avec Kairos Power, une startup travaillant sur le concept de SMR. SMR signifie Small Modular Reactors. En gros : construire des unités beaucoup plus petites pour répondre plus rapidement aux besoins des géants du cloud et de l'IA.
Selon Kairos Power, le premier SMR pourrait être disponible dès 2030 avec un second déploiement en 2035. La puissance attendue serait de 500 MW et il sera connecté à la grille énergétique.
Les besoins de Google seraint d'environ 24 TWh. Ce SMR est donc une goutte d'eau mais elle montre la nouvelle stratégique énergétique de ces géants.
Amazon mise aussi sur le SMR et voudrait pouvoir disposer d'un parc entier. Ils seront construits par Energy Northwest. La capacité initiale serait de 320 MW avec un pic à 960. Au-delà, plusieurs startups américaines travaillent activement sur le SMR : X-Energy (Amazon a investi dans la société), Dominion Energy.
Et en France ? Au lieu de l'inclure dans le nouveau plan nucléaire, nous sommes en train de prendre un important retard sur le marché du SMR qui contrairement aux réacteurs classiques, exige une grande réactivité. Un projet a été annoncé au printemps dernier par Jimmy pour un SMR. Mais la puissance initiale est très limitée : 10 MW. Il pourrait être opérationnel dès 2028. En mars 2024, l'autorité de sécurité nucléaire annonçait plus de 10 projets de SMR plus ou moins avancés. Ce sont des réacteurs expérimentaux ou des prototypes industriels. Les startups américains visent la mise en production.
A voir si l'industrie nucléaire française sera capable d'intégrer une approche startup sur les SMR surtout si les géants technologiques investissent massivement. Ils peuvent mobiliser des milliards d'investissements et avoir une véritable stratégie. Et surtout, ces accords montrent clairement que les géants technologiques veulent trouver l'énergie nécessaire pour leurs datacenters. Ces investissements et accords sont seulement les prémices, modestes sur la capacité de production. Ils pourront rapidement accroître les investissements, quitte à racheter les startups et à trouver les compétences.