Durabilité & datacenter

Ne passons pas par 4 chemins et répondons immédiatement à la question que pose le titre de cet article : oui, il est possible de faire bien mieux, en matière de consommation de ressources, d’émission de gaz à effet de serre, de réutilisation des chaleurs dégagées, mais aussi au titre du transport, des méthodes d’extraction des matières premières, de recyclage et plus encore. 

La notion de durabilité est un concept systémique qui ne peut produire tous ses effets que si toutes les briques qui le composent sont traitées avec une égale attention. Si l’on se penche quelques instants sur le corpus législatif et réglementaire traitant la question sous un angle ou sous un autre, la tâche semble démesurée. Et même si l’on comprend assez vite que nombre de textes en vigueur ont vocation à compléter, préciser ou renforcer les textes précédents, il reste que l’entreprise, en particulier celle dépourvue d’un responsable RSE entièrement dédié à cette mission, peut se sentir bien abandonnée devant l’édifice qu’elle doit bâtir.

À chacun ses responsabilités

Il y a toutefois responsabilité et responsabilité, et chacun doit œuvrer à la hauteur de ses possibilités d’une part et en fonction de ce qu’elle produit d’autre part. Les grands constructeurs informatiques ont une responsabilité spécifique à cet égard. Par leur taille, leur chiffre d’affaires, leur place sur l’échiquier international, les mesures qu’ils prennent dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour la cause environnementale doivent être à la hauteur de l’enjeu. Le marché est certes concurrentiel, mais il tend aussi à se concentrer. Les nouveaux matériels informatiques livrés aux entreprises doivent refléter précisément et complètement les engagements des constructeurs.

Compte tenu de l’impact de l’IT et notamment des datacenters sur les ressources et le taux de CO2, il faut des engagements forts et des cadres d’action solides. C’est le cas avec le programme international Initiative Science Based Targets (iSBT). Cette norme est une première mondiale dans le secteur privé. Elle fixe des objectifs à la fois réalistes et ambitieux, sans lesquels les entreprises, de la toute petite au grand compte, ne pourraient pas, à leur échelle, tenir leurs propres engagements. 

Ne négligeons pas l’intégrateur 

Et l’intégrateur dans tout ça ? Ni constructeur ni fournisseur de matière première, un intégrateur n’en a pas moins un rôle important à jouer. Un rôle de conseil déjà, puisqu’il est au cœur des discussions et qu’il sélectionne avec attention ses partenaires. Acteur pivot du monde de l’IT, il est l’intermédiaire qui permet le dialogue entre l’utilisateur et le fabricant, il est à l’écoute des nouveaux besoins, des nouvelles contraintes. Et parce qu’il connaît bien ses clients, il sait adapter l’offre à la demande. En tant qu’entreprise, l’intégrateur conduit aussi sa propre politique de responsabilité sociétale. C’est donc lui qui s’efforcera de limiter les déplacements, qui trouvera les meilleures solutions de traitement des matériels obsolètes ou qui pourra proposer des solutions innovantes en matière énergétique.

 

Patrick DUFOUR chez Stordata 

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